Défilé Balenciaga - Automne/hiver 2012-2013

Chez Balenciaga, les fastueux salons du Crillon ont cédé la place à un open space certes bien moins chic, mais en totale adéquation avec le vestiaire eighties imaginé par Nicolas Ghesquière pour l'automne/hiver 2012/2013...
Défilé Balenciaga 2013
Électron libre s'il en est, Nicolas Ghesquière n'a pas hésité cette saison à déplacer le défilé Balenciaga au sein d'un immeuble de bureaux de la rive gauche parisienne. Un choix à première vue insolite, mais néanmoins parfaitement justifié : c'est en effet au dress code de la faune qui fréquenta ces espaces impersonnels au cours des années 80 - du cadre supérieur à la secrétaire en passant par le technicien - que Ghesquière fait référence tout au long de sa présentation automnale.

Ajoutez à ces stéréotypes un brin ringards l'énergie futuriste que le designer aime à insuffler à ses créations ainsi que quelques clins d'oeil à l'univers geek et vous obtiendrez une collection offrant une actualité des plus pointues à l'esthétique des années 1980. Sous les doigts du créateur, les amples pardessus appréciés des banquiers se muent ainsi en manteaux épurés double-face et les robes de cocktail de secrétaires permanentées en intrigants sweats/bustiers métallisés.
Défilé Balenciaga 2013
Emblématiques des eighties, les carrures oversize viennent par la suite surdimensionner blouses stabilo, blousons teddy, manteaux kimono et sweats cropped. Métallisés et vaguement abstraits, les imprimés animaliers recouvrant certaines de ces pièces parviennent à perdre un peu de leur aura kitsch par le biais d'un traitement matière les mettant audacieusement en relief.

Rapidement, les jupes semi-translucides ayant ouvert le show cèdent alors la place à des modèles A immaculés en cuir semi-rigide. Surplombés de simplissimes cols roulés (tantôt unis, tantôt pailletés), de pull-overs aux manches préformées ou de sweats régressifs à l'effigie des personnages de Star Wars, ceux-ci construisent des silhouettes aussi désirables qu'aisément transposables à la rue.
Défilé Balenciaga 2013
Cela dit, si les toilettes sexy du final ainsi que les manteaux, perfectos et autres blousons découpés dans des matières contrecollées et travaillées sur une note futuro-japonisante réussissent à mêler avec brio intransigeance stylistique et fashion appeal, il n'en va malheureusement pas de même pour les pantalons taille haute esprit cosmonautes. Associés à des vestes "so Dynastie", ces derniers confèrent aux Laura Kampman, Othilia Simon et autres Liu Wen, une allure bien trop "intersidérale" pour apparaître désirable.

Si elle s'avère plus "prêt-à-porter" que d'ordinaire, la dernière collection Balenciaga n'en demeure pas moins riche en pièces sans concessions. Hors de question en effet pour Nicolas Ghesquière de sacrifier sa vision exigeante de la femme Balenciaga au profit de critères purement commerciaux...
Par Lise Huret, le 01 mars 2012
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14 commentaires
Tous les commentaires
math'Il y a 12 ans
Les pulls sont supers, les chaussures aussi par contre les pantalons et certaines jupes... beurk.
Je ne sais pas à qui pense Nicolas Ghesquière quand il dessine.
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margeIl y a 12 ans
La gekette qui est en moi craque pour le sweat star wars !
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DimitriIl y a 12 ans
Non là, vraiment, je n'arrive plus à suivre. J'ai beau me donner du mal, ce n'est plus possible.
La trame de Nicolas G. me semble de plus en plus complexe, et/ou fantaisiste à tel point que ça dépasse désormais mon entendement...

Les collections d'il y a une ou deux années me manquent, c'était fantastique mais tout de même un peu carré et réglo, là, c'est vague et encore. Je ne retrouve ici qu'un méli-mélo d'idées saugrenues, et je sens déjà revenir les palpitations à la vue de ce pull "StarWars" ... Quoi que le treillis rose assure pas mal non plus dans son genre ! N'arrive en fait à me satisfaire, que cette 7 ème silhouette de l'article (sans les chaussures évidemment) qui arrive à rythmer harmonieusement, flashy, modernité et allure.
Quant aux volumes des manches, ils me semblent vraiment des plus inutiles, ne faisant que renforcer exagérément l'effet "5 tailles de plus".

En somme, encore une collection qui ne servira qu'à remplir les archives de la Maison, à défaut de combler les armoires de la clientèle.
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hélèneIl y a 11 ans
je suis entièrementd'accord avec vous.
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RoseIl y a 12 ans
Passe encore les pulls qui entre parenthèses se vendront comme des petits pains à la manière des pulls rottweilers Givenchy, les derniers looks sont tout simplement immondes ! Je préfère largement ce balenciaga qui a bercé ma jeunesse: www.bwgreyscale.com/adimg...
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DimitriIl y a 12 ans
@Rose : J'approuve totalement. Le problème n'étant pas la créativité propre de Nicolas G, mais simplement le fait qu'elle n'est absolument plus en adéquation avec le style originel inspiré par Cristobal Balenciaga... A mes yeux, en tout cas.
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matchingpointsIl y a 12 ans
Est ce vraiment flatteur ? Voilà la seule question qui doit nous intéresser !
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CarlitaIl y a 12 ans
Je suis certaine que prise séparément la plupart de ces pièces seront très flatteuses, exception faite des pantalons ;)
Sérieux le blouson de base-ball bleu, les pull, les jupes blanches et les manteaux du début sont parfaits, non ?
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....Il y a 12 ans
Après la désastreuse PREFALL 2012, ça paraissait dure de faire pire. Bon, les vestes (proportions gardées et fittées) sont pas mal et les robes du final sont intéressantes.
En fait, le combo Stylisme désastreux +Casting à jeter+Make-Up et Cheveux à vomir= CATASTROPHE.
C'est simplement un sabotage total de sa propre collection.
Je ne sais plus quoi penser de Balenciaga. Je n'arrive même plus à entrer dans une boutique. La femme conquérante et athlétique a laissée place à une fille rachitique sortie d'un clip de Jermaine Jackson des années 80.
Le pire dans tout ça c'est que Nicolas G, chouchou de la presse n'a que (QUE) des critiques élogieuses de ses collections et tant que la presse continuera a soutenir cette espece de "collection" ici présentée, moi cliente, continuerai à m'éloigner de cette marque que j'aime(ais) tant.
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Coco (TDM)Il y a 12 ans
Difficile en effet d'adhérer à 100% à cette esthétique jusqu'au-boutiste - entre fuite en avant futuriste et partis pris plus conceptuels que flatteurs - que Nicolas Ghesquière a faite sienne depuis quelques années.
Cela dit, je ne peux m'empêcher de suivre le travail du DA de Balenciaga avec intérêt et curiosité : là où certains se reposent sur des collections consensuelles, Ghesquière choisit (au risque de déplaire) de questionner la mode inlassablement.
Je pense qu'un jour sa démarche absolue finira par renouer avec les désirs de la traditionnelle cliente Balenciaga. En attendant, prenons le temps de décortiquer ses propositions, ces dernières se révélant souvent bien moins absconses qu'à première vue.
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IsaIl y a 12 ans
Les pull sont tops, pour le reste j'attends de voir les filles "Tommy Ton" se l'approprier.
Hanneli en short Balenciaga lors de la FW paris ca rend trop bien, alors que sur le podium été 2012 je me demandais vraiment qui pourrait porter ce genre de chose.
So...
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....Il y a 12 ans
Coco, je comprends ton point de vue mais personnellement, je suis fan de NG depuis toujours et même ses collections les plus jusqu'au boutistes ne m'ont pas rebutées (Hiver 2010 par exemple). Je trouve cette collection relativement commerciale pour ne pas dire à 98% commerciale. Le problème c'est que les vêtements, leur beauté et le travail accompli sont noyés par les facteurs que j'ai citée avant.
NG est connu pour sa perfection: Vêtements fittés à l?extrême, des silhouettes équilibrées, un make-up simple et le moins possible d'accessoires pour faire passer un message clair et précis.
Les années 80 sont l'inspiration principale de cette collection et finalement, ce qui m'a déçue, c'est qu'il soit allé de manière aussi littérale au niveau de son stylisme. Alors, évidemment que les jupes seront parfaites, qu'une fois que je les prendrais à ma taille, les vestes seront comme une révélation sur mon corps mais là, le message est brouillé à cause d?éléments "parasites". Il sera d'ailleurs interessant de voir l'influence qu'aura cette collection chez les autres designers.
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theevcieIl y a 12 ans
Cette collection est évidemment moins abordable, aussi moins harmonieuse que celle de l'été ou de l'hiver dernier, elle n'en reste pas moins très intéressante niveau couleurs -bleus electriques, vert lamé...- que niveau matières et découpes ( ce blouson bleu de la 3ème photo est sublime). Prises une à une, certaines pièces paraitront plus "wearable" je pense.
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seul et fabuleux !Il y a 12 ans
Lorsque je relis l'article et tous les commentaires qui suivent, je ne peux m'empêcher de faire le lien avec certaines choses qui sont dites dans le film documentaire "L'élégance selon Cristobal Balenciaga" :
- "(...) énergie futuriste que le designer aime à insuffler à ses créations"/ Balenciaga (himself) etait trop en avance, avec comme exemple la robe "sac" qui fût à la fois rejettée par les femmes mais aussi par les hommes car on ne voyait plus le corps de la femme.
(D'ailleurs et de plus, Coco parle dans son commentaire, à propos de Ghesquière, "de partis pris plus conceptuels que flatteurs")

- Cristobal Balenciaga etait "purement inventif"/ "Hors de question en effet pour Nicolas G. de sacrifier sa vision exigeante de la femme Balenciaga au profit de critères purement commerciaux."

- "(...) et travaillées sur une note futuro-japonisante (...)" / Dans le film doc. il est dit que la féminité par Balenciaga etait totalement l'opposé de celle de Dior ! La féminité par Balenciaga etait plus proche de l'érotisme japonais, plus dans la retenue !
A propos de C.B. et du col échancré sur la nuque : "Il renoue avec la tradition japonaise qui considère la nuque comme 1 élément important de la beauté féminine."

- "Les toilettes sexy du final" / L'allure typique Balenciaga... c'etait une allure majestueuse, qui n'existe plus aujourd'hui ! Aujourd'hui, on parle de sensualité ! La robe B. etait une défense, un obstacle entre la femme et l'homme... Jamais de sensualité chez C.B.

- Dimitri dit : " Encore une collection qui ne servira qu'à remplir les archives de la maison, à défaut de combler les armoires de la clientèle." / Durant le film, une mannequin ayant défiler pour Cristobal Balenciaga témoigne sur les salaires des mannequins, à l'époque, mais aussi sur le fait que parfois le couturier offrait des vêtements à celles-ci ! Elle se souvient à un moment que ses vêtements etaient "importables"... surtout que son mari (son futur époux à l'époque était étudiant) : "Vous imaginez porter du Balenciaga à des diners-étudiants ?" plaisante t'elle !
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