Une sévérité nonchalante qui se voit émaillée d'accessoires qui, du sac à main pochette à la mono boucle d'oreille en passant par d'imposantes compensées, figureront certainement en bonne place au sein des magazines. Oui mais voilà, si les rédactrices de mode furent nombreuses à s'extasier devant l'élégante désinvolture des silhouettes Céline, force est néanmoins de constater que Phoebe Philo est ici loin de livrer son meilleur cru.
On regrette ainsi tout d'abord que celle qui se positionne d'ordinaire à l'avant-garde des tendances ait choisi de ponctuer sa collection de nombreux emprunts à ses confrères, à l'instar du vichy Prada, des manteaux piqués de plumes Dries Van Noten ou encore des ensembles en maille seventies aperçus il y a une dizaine de jours chez Marc Jacobs. Il apparaît par ailleurs un brin présomptueux de la part de Phoebe Philo de placer au coeur de sa grammaire stylistique des gimmicks davantage pensés pour agrémenter les séries mode des magazines (manches trop longues, vestes trop grandes et ourlets non faits) que pour vêtir la femme au quotidien.
Ajoutez à cela un manque criant de nouvelles propositions stylistiques, des associations plus étranges qu'élégantes et des détails surfaits ne parvenant pas à déjouer l'austérité stérile des silhouettes (voir ici, ici et là) et vous obtiendrez une collection décevante, ne parvenant pas à mêler prêt-à-porter désirable et ambition conceptuelle. Un constat d'autant plus amer que le niveau créatif des défilés automne/hiver 2014-2015 s'est avéré exceptionnellement élevé…
Par Lise Huret, le 03 mars 2014
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Si l'on regarde du côté de Christophe Lemaire, je crois que l'hiver sera néanmoins très beau. Ainsi que chez Ackermann :))