
Du noir, du noir, du noir... Riccardo Tisci a clairement trouvé sa couleur de prédilection. Cependant, s'il était parvenu dernièrement à la rendre exaltante, sa dernière collection ne nous semble pas suffisamment novatrice et désirable pour renouer avec la "magie noire" des précédentes...
Malgré tout, la technique couture, la capacité à créer des silhouettes fortes et les mariages de matières (relevant les looks monochromes) étant toujours présents, le show Givenchy reste sans conteste l'un des chouchous du staff de Vogue, qui est venu en nombre assister à la présentation.
Pour cette collection, les inspirations gothiques de l'hiver dernier - matérialisées par une abondance de chaînettes et de mini crucifix - ont laissé la place à des citations venant de l'Ouest américain, où le style cow-boy règne en maître. Dans un premier temps, l'influence se fait doucement ressentir : les costumes charbons tendent vers l'uniforme de marshal, tandis que les embellissements de certains tops rappellent les chemisiers des élégantes du Far West.

Puis le noir cède momentanément la place à des micro robes de mousseline translucide, associées à un jaune chimique venant alléger le discours toujours très dark de Tisci. Cet interlude de dentelles, transparences et jeux de découpes - agrémenté de serre-têtes à la Nelly Olson - s'interrompt par l'arrivée d'ensembles women in black du temps des chercheurs d'or. Plastrons, nœuds papillons, rubans et étoiles de shérifs portées en nouveau bijou hype marquent alors les passages en noir et blanc, très 1850.
Par la suite, Riccardo Tisci semble avoir été fortement inspiré par les vêtements de cowboys. Le slim en cuir se pare ainsi de découpes évoquant les surpantalons de ces derniers, tandis que le blue jean fait son apparition sous la forme de la traditionnelle veste en denim, que les motifs santiags s'emparent des skinny et que la cravate ruban se porte large et strassée sur des total looks nude. Si tout cela fleure bon le long métrage de Delmer Daves "3h10 pour Yuma", Tisci ne manque pas de moderniser l'ensemble grâce à des bustiers bondage diablement sexy.

Enfin, on n'oubliera pas de regarder attentivement les créations shoesesques de la collection, ces dernières ayant pour habitude de fortement influencer les goûts de la gent modeuse. On note donc la présence de semelles pointues, de zips, de motifs santiags ainsi que de l'imprimé zèbre, le tout sur des ankle boots hautes perchées et très aérées.
©photo : Vogue
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