Alan Cope

Chronique #164 : Le craquement 

1773
Insoupçonnable de l'extérieur, je l'ai néanmoins bien senti. C'est un craquement très léger, une détonation assourdie, un basculement infime mais irréversible. Un soubresaut généré non pas par une nouvelle inattendue ou une remarque malvenue, mais simplement par la perversité de ma chimie interne. Pour l'instant rien ne bouge, mais je sais - pour l'avoir vécu 100 fois (1000 fois ?) - que dans quelques heures la digue cédera. Je pose un peu trop brusquement le plat de spaghettis sur la table, passe la main dans les cheveux de mon fils et envoie un sourire que je veux rassurant à celui qui, à force de vivre à mes côtés, a lui aussi senti l'imperceptible...
Alan Cope
De la brèche créée par cette secousse s'échappe désormais joie, insouciance, envie, inspiration, désir, patience, force, optimisme et gentillesse. Le compte à rebours a commencé : bientôt, ceux que j'aime si fort devront composer avec un personnage imprévisible et destructeur. 

Mais je lutte, refuse l'inexorable, me mords la langue lorsqu'une remontrance injustifiée tente de jaillir à l'encontre du petit garçon dont la présence à peine sonore devient pour moi de plus en plus insupportable. Je tente de ne pas repousser la main amoureuse se posant au creux de mon dos alors que le moindre contact charnel est en train de prendre la douceur de l'acide. Je sais d'expérience que je peux combattre quelques heures. Avant, ces changements progressifs m'auraient immédiatement brisée ; les rafales d'idées mortifères auraient atteint en quelques minutes une intensité de force 10 sur l'échelle de Beaufort. Aujourd'hui, je sais comment grappiller un peu de sursis. 

S'il se voit légèrement différé, le gâchis chronique qui s'annonce n'en alourdit pas moins l'atmosphère. Personne n'est dupe ; comme se charge d'ailleurs de me le rappeler le regard interrogateur que Charles lève régulièrement vers moi et qui me déchiquette le coeur, me broie, me réduit à néant. "Maman, pourquoi tu pleures ?".

La nuit vide, lourde d'un sommeil poisseux s'achève. Je me lève comme un automate. Ces dernières heures, l'ennemi a progressé. Il s'apprête désormais à déferler sur les rares cellules n'ayant pas encore cédé à ses assauts. Pour le moment, elles tiennent. Elles savent que j'ai besoin d'elles pour faire griller les tartines de Charles, préparer sa lunch box, prêter une oreille attentive à son babillage matinal, l'aider à zipper son manteau et faire les fonds de tiroirs de ma mémoire afin d'illuminer mon visage au moment des adieux rituels.

"Au revoir mon Charlie chéri !". Je referme la porte. Rideau. 

En une fraction de seconde, mon tonus musculaire s'effondre. Je me traîne jusqu'à mon bureau. Je sens physiquement la torpeur couler dans mes veines. C'est fini. Je ne lutte plus. À ce stade, il ne faut plus penser à rien, car même le plus positif des projets revêtira un visage angoissant. Je le sais et pourtant je ne ferme pas les écoutilles. Emails, messages, posts Instagram… je nourris la bête. Pourquoi ? Peut-être par orgueil. Je me dis que je serai cette fois-ci plus forte que ces tours de passe-passe psychiques dont je connais tous les trucs. Grossière erreur...

La porte d'entrée grince sur ses gonds rouillés. Il suffit d'un regard à Julien pour comprendre que j'ai basculé. Il sait. Il sait que le processus est enclenché. Il sait qu'il n'y a rien à dire ni à faire. Il me murmure qu'il est là si j'ai besoin de lui, qu'il peut m'aider à aller dans notre chambre. Sa voix peine à m'atteindre. Dans ce sarcophage immobile qu'est alors mon corps, mes pensées empoisonnées me coupent de la réalité. 

"Comment Julien peut-il encore te supporter, toi cette épouse inutile dont le désespoir n'a même pas l'élégance d'être justifié ?". 
"Écrire ? Mais enfin ma pauvre, tu ne sais pas écrire ! Et tous ces gens qui te croient capable d'écrire un livre… S'ils te voyaient à l'instant !"
"Tu ne tiens aucun projet sur le long terme, tu es pathétique. Regarde Alice, Charlotte, Mathilde, Géraldine : elles avancent toutes ! Et toi ? Rien. Tu patauges depuis des siècles dans tes fausses excuses."
"Tu ne ressens rien. Tu es un monstre. Tu n'aimes personne."
"Tu pensais que le surf allait résoudre tes problèmes ? Ah ah ah ! Mais parlons-en du surf ! Tu es pétrifiée de peur, tu n'arrives à rien. Tu es nulle. Ton take off ? Une vraie blague !"
"Et cette brioche engloutie hier soir, tu crois qu'elle va aller où, hein ?"


Stop ! Je repousse violemment ma chaise, empoigne un iPad, mon téléphone et mes écouteurs et me rue dans ma chambre. 

Arrêter de penser. Arrêter de penser… Roulée en boule sur mon lit, le son à fond dans les oreilles et les yeux rivés sur une série Netflix, j'essaie de semer mon cerveau. Les vagues de détresse me labourent l'estomac, mais je tiens, je ne hurle pas, je n'appelle pas Julien à l'aide et finis par me laisser dériver.

J'ouvre les yeux. Si j'en crois l'écran de mon téléphone, j'ai dormi 5 heures. Cela s'agite encore à l'intérieur, cela discute beaucoup, mais le son est de mauvaise qualité : je distingue moins bien les sarcasmes que j'autoproduis. La remontée à la surface est enclenchée. 

Je pose les pieds sur les dalles froides de la chambre. Encore groggy par les uppercuts de mon Mr Hyde sous-cutané, je vacille. Je navigue à vue. J'atteins la cuisine. J'ai faim. Je décongèle un petit pain rond et croque dans la mie brûlante. La douleur provoquée par cette bouchée impatiente me hisse vers la réalité. Je mâche. J'en décongèle un autre, puis un autre. Je retourne m'enfouir sous mes draps humides de sueur. 

Quelques heures plus tard, je perçois vaguement le feulement de petites chaussettes traversant ma chambre, puis la caresse timide d'un baiser sur ma joue. La nuit m'emporte. 

Deux jours me seront nécessaires pour revenir à la normale. Réveillée aux aurores par la clarté de mes pensées, je balaie alors d'un revers de main cette semi-noyade à laquelle je viens de réchapper. 

Tout redémarre, tout recommence, tout s'efface… jusqu'à la prochaine fois.
Par Lise Huret, le 11 janvier 2021
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73 commentaires
Tous les commentaires
GranpiIl y a 3 ans
Je ne sais pas si le fait de te dire que tu n'es pas la seule à ressentir ce chaos intérieur te réconfortera ...
Je t'embrasse, ma chère, très chère Lise, ainsi que tous les lecteurs de TDM!
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mirabelleIl y a 3 ans
merci Granpi, merci Lise
je comprends moi aussi, même si les "crises" sont moins visibles et moins terribles chez moi, il y a des heures sombres, il y a ces heures qui reviennent, dont je crois à chaque fois que cette fois, je n'en réchapperai pas...
chaque fois ça se termine, mais chaque fois je me dis "et si ça ne passait pas ? et si ça durait toujours, cette fois ?"
sans doute ça ne fait rien passer, mais oui, moi aussi je comprends, et je crois que oui, ça peut faire du bien quand quelqu'un nous dit "ne t'inquiète pas, ça v aller", et nous dit "ne t'inquiète pas, je comprends"...
on a le droit de craquer, de dire, d'exprimer tout ça, le bon, le sombre, tout !
merci... vraiment
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IsolaBella Il y a 3 ans
Lise ,
En tout cas , il y a une chose dont vous pouvez être certaine à tout moment et être fière , c’est que vous savez écrire . Votre article est superbe : franchise , humilité , émotions ... Nous sommes avec vous d’un bout à l’autre , vous accompagnons et vous soutenons .
Et continuez à maîtriser le mieux possible vos crises de « down » ... Quel bel exemple !
Bon courage .
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nuiIl y a 3 ans
"Un artiste est souvent mauvais juge de ses propres œuvres. Aussi, Tchaïkovski n'aimait-il guère son Casse Noisette", disait Disney, ménestrel du XXe siècle.

Merci de partager cette réalité humaine avec nous.
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SashaIl y a 3 ans
Je crois qui si toutes les personnes qui partagent ce chaos intérieur (comme le nomme Granpi) se tenaient la main, on irait facilement jusqu'à Jupiter. Je suis dans ton équipe Lise; ton témoignage m'oxygène.
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Coline Il y a 3 ans
Juste Merci Lise de m'embarquer avec toi, dans ce que tu ressens et ce que tu penses durant ces periodes. Merci de partager tout simplement.
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amandinepicpicIl y a 3 ans
Coucou Lise, merci pour ce récit si personnel et sincère!
Comme Granpi, je te dirai que tu n'es pas seule, même si mon chaos intérieur m'est propre, il est bien là…
Prend bien soin de toi!
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AnaIl y a 3 ans
les larmes aux yeux, chère Lise. Quel courage, le tien...
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KatIl y a 3 ans
C’est un beau texte Lise.
Et surtout, écrire ce que tu ressens te permet de prendre du recul. Ce recul te permettra de te détacher petit à petit de tes émotions et les laisser se déchainer, sans que tu te noies dedans.

Tu as déjà commencé ce processus de détachement.
Je t’embrasse.
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CibouIl y a 3 ans
Ces fêlures, Lise, ce sont aussi votre richesse, celles qui font de vous cette personne si sensible qu’on aime tant lire, à l’oeil attentif et à l’écriture ciselé, et qui ouvre des fenêtres vers d’autres univers.
Je vous souhaite une belle année, ainsi qu’à votre famille.
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JulieIl y a 3 ans
C'est bouleversant Lise, et je te trouve courageuse d'analyser tes réactions avec autant de lucidité, de lutter de toutes tes forces pour essayer de préserver tes proches, et de partager ces moments douloureux avec nous.
C'est aussi un témoignage intéressant sur la bipolarité qui laisse entrevoir ce que c'est que de vivre avec cette maladie : je peux me reconnaître dans certaines émotions, qui m'affectent déjà alors qu'elles sont certainement moins régulières et moins intenses.
Tiens bon !
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lithiyaIl y a 3 ans
C'est magnifique. Je n'ai pas les mots. Courage, Lise. Tu es forte, et tes mots aident beaucoup de gens.
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AnneSophieIl y a 3 ans
Merci Lise de partager ces moments plus sombres. Je crois que nous connaissons toutes et tous ces moments, ils sont le propre de l'être humain, simplement ils s'expriment différemment d'une personne à l'autre et sont plus ou moins violents et difficiles à accepter.
Merci de faire si sincèrement la lumière sur ces moments qui sont bien souvent camouflés et étouffés par cette apparente perfection étalée sur les réseaux sociaux. Ce qui ne fait que renforcer notre mal-être dans ces moments là! Courage dans ces moments et merci pour ce sincère partage.
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MargueriteIl y a 3 ans
Quel témoignage... bravo et merci
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CmIl y a 3 ans
Merci pour cet article magnifique, je rejoins les autres commentaires, outre toutes vos qualités, vous savez définitivement écrire. Je vous verrai beaucoup écrire un recueil de nouvelles. Courage
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Manuelle Il y a 3 ans
Qu il est beau ce texte
. Ce texte est comme la vague qui nous emmène nous jette sur la plage .
Chaque mot de ce texte est comme l écume de cette vague parfaite que Lise va chercher pour laisser glisser son corps en équilibre sur son surf ..
Comme je comprends les mots de Lise .

Voilà Lise la vague est passée jusqu’à la prochaine .
Voilà Lise vivre avec cette acuité jusqu’à l autre
l ´autre vague qui arrivera .et alors et après. C’est ainsi ...
J ai appris à compter les vagues :
une
Deux
Trois
Et voilà je sais je reconnais c’est toujours à la troisième que je suis sur le rivage sans trop de blessures ..
Je me laisse nager respirer glisser
vers la troisième vague et je ressors enfin ..
Voilà
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CarolineIl y a 3 ans
Je lis cet article alors que moi-même, je me sens un peu down - rien à voir, n'étant pas bipolaire, mais je suis impressionnée par la force du récit, des mots et des images.
Aussi, Lise, comme beaucoup d'autres ici, j'adore absolument TdM, ce site est une respiration, j'ai survécu à deux boulots horribles (l'un 100% bullshit, l'autre 100% bully) grâce à ton écriture et la super communauté que tu as su créer. Donc, merci!
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JulietteIl y a 3 ans
Magnifique. Tellement bien écrit. Je me suis reconnue dans cette auto-dépréciation... Le chemin vers l'acceptation (ne parlons même pas d'amour) de soi-même est tellement long et difficile. Je ne te connais pas personnellement Lise, mais de tous ces fragments de toi que tu nous livres -non sans courage, j'ai vraiment la tenace impression que tu es une sacrément belle personne. Force et courage à toi.
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Laparre Fabienne Il y a 3 ans
Comme c’est beau , tu écris merveilleusement bien , aussi bien que tu parles , c’est aussi beau que ton visage bouleversant qu’il soit joie ou chaos, aussi beau que ton fils et que ton compagnon , sa force , son soutien ...
BEAU c’est tout ... pour le reste , je te comprendd jusqu’au délire mais demain tu verras ça ira bien mieux , de mieux en mieux , c’est promis ! Je t’💙
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Svs au LuxbgIl y a 3 ans
Chère Lise,

Il m’a fallu quelques longues minutes et surtout beaucoup de courage, tandis qu’au contraire de toi l’anonymat me protège, pour réagir par écrit à ton témoignage si bouleversant.
L’émotion m’a submergée, les larmes ont coulé silencieusement et la boule dans ma gorge s’est alourdie.
Tes mots ont une telle force, ils retentissent encore en moi comme si j’avais vécu ton cauchemar.
Je n’oserais pas comparer ce que je peux vivre et ressentir parfois avec l’intensité de ce que tu traverses, nos maux sont différents et se ressemble à la fois. Te lire résonne douloureusement en moi et m’atteint profondément. Je suis incapable de m’ouvrir tel que tu l’as fait. Bravo pour ta force.

Comme l’ont écrit d’autres lectrices, tu n’es pas seule. Réaliser que nous sommes une petite armée qui régulièrement part au front et en revient bon an mal an n’aide pas forcément, mais peut apporter un genre de réconfort.

Ta plume est extraordinaire, tu as un vrai don. Parvenir à mettre par écrit méthodiquement cette chute, les pensées, les sensations qui t’envahissent, définir ce chaos et le néant à ce point est un exploit.

Du fond du cœur, courage, tu es une personne exceptionnelle.
Prends soin de toi.

Affectueusement
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BrunetteIl y a 3 ans
Oh Lise.... je suis bouleversée, vraiment. Je t'embrasse fort.
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FloreIl y a 3 ans
Bonjour et merci pour ce beau texte.
Peut-être connaissez-vous déjà le travail de Gaëlle Baldassari sur le cycle féminin (j'ai pensé que votre allusion au surf y faisait peut-être référence), mais si vous ne connaissez pas, je pense que cela peut vous intéresser. A partir d'une métaphore entre un cycle et une session de surf, Gaëlle invite les femmes à s'écouter pour mieux connaître les différentes phases et les accepter : https://kiffetoncycle.fr/
En vous souhaitant une belle soirée,
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HélèneCoIl y a 3 ans
Comment ne pas être touchée par ce récit ? Une telle puissance s'en dégage ! Vous nous faites ressentir vos émotions, vos craintes, vos doutes. En quelques lignes, on est littéralement emporté dans ce grand huit émotionnel.
D'un moment sombre vous avez su tirer le positif en "accouchant" de ce texte d'une beauté déconcertante. Et ça, c'est une véritable force. Alors bravo Lise et surtout, merci de partager ces moments avec nous.
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Victoria Il y a 3 ans
Lise,

Merci pour poignant et bouleversant...Je comprends mieux les périodes très difficiles que peuvent vivre les personnes bipolaires. Même si c’est incomparable, mes hormones lors de mon syndrome prémenstruel peuvent me faire vivre un enfer aussi. J’ai une sorte de dépression qui me fait remettre en question ma vie entière...De mon travail à mon mariage parfois. Difficile alors de ne pas s’associer à ses pensées. Force et courage à toi Lise <3
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Seul et fabuleux ! Il y a 3 ans
La torture d'esprit, la critique et le jugement, la culpabilité, les comparaisons "géniales" que l'on peut s'infliger... Moi c'est grâce à mon côté névrosé, à me sentir insuffisant (et la crise de la trentaine n'aide pas) que je me maltraite de la sorte...
En ce moment je suis dans un bon mood, une bonne période ! Je tente de trouver du sens à ma vie en reprenant des études, les choses sont un peu plus légères, j'ai de l'humour (je rigole de moi même), je continue d'apprendre sur moi, de prendre conscience de certaines choses... Mais il y a toujours ce truc de "C'est pas assez, je ne suis pas assez, tout "ça" (cette anxiété, ces concessions) pour "ça"...
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Seul et fabuleux ! Il y a 3 ans
En vue des commentaires, on est plusieurs à vivre ce genre de moment... Pour différentes raisons mais ça peut être bien de s'en rappeler !
Et ça vaut ce que ça vaut : tu as une communauté qui vient pour te lire, qui apprécie ta plume, tes récits bien personnels...
Je t'embrasse :)
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MarieIl y a 3 ans
Ce texte, non mais ce texte!!!Puissant comme ceux que vous nous offrez de vos récits personnels et intimes...Écrivez, écrivez ...moi j'adore vous lire!!Merci!
Marie
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SamanthaMIl y a 3 ans
C'est très courageux de ta part d'écrire tout cela. Bravo. C'est très dur cette maladie et heureusement que ton mari et ton fils sont là, la famille c'est tout ce qui compte après tout. Et ça vaut le coup de tenir pour eux. Bises.
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EstarlaIl y a 3 ans
Merci de partager cela avec nous... Courage et force, Lise
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KrystelleIl y a 3 ans
Tu as fait le vaccin hepatiteb a l epoque ? Vu qu il provoque des maladies chronique neurologiques en t autre,j ai l encephalomyelite myalgique depuis dont les symptômes sont proche du covid-long
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Patricia Il y a 3 ans
Savoir si bien l’écrire, c’est déjà une victoire sur la maladie.
Bon courage à vous.
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Violette.bIl y a 3 ans
Uppercut ! J'ai le souffle coupé.
Il me semble que tu gères la bête et que vous gérez ensemble.
Merci de ta belle écriture, qui explique et décortique ,véridique je pense qu'elle peut aider d'autres personnes moins assurées.
C'est un don.
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CécileIl y a 3 ans
C'est très, très bien écrit.
xx
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revedepluieIl y a 3 ans
Merci de partager cela avec tes lecteurs.
Je te l'avais déjà dit il y a maintenant de nombreuses années, lors de ton premier témoignage sur la bipolarité, mais j'ai un membre de ma famille qui en souffre aussi de manière prononcée . Cependant, cela a toujours été un tabou et une chape de plomb et de silence entourait tout cela.
Dans l'impossibilité d'en parler directement avec lui, ton partage me permet de mieux comprendre les moments qu'il peut vivre.
Des lectures récentes sur l'antipsychiatrie dans les années 70 m'ont invitée à changer le regard porté sur les "troubles" mentaux en général, m'amenant vers plus de tolérance et d'acceptation de tout ce qui s'éloigne de l'impitoyable norme sociale.
Je suis donc heureuse de voir que cette différence peut être ici exprimée, acceptée, soutenue.
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HelleIl y a 3 ans
Après, j'apprécie la tendance actuelle vers le fait de croire les patients et ne pas juste faire "ah, normal, il est taré, faut pas croire ce qu'il dit", et de savoir comprendre ce qu'ils disent.

Mais je ne suis pas 100% pour l'idée de dire que c'est juste une différence qui doit être acceptée par la société. Si je prends l'exemple du tdah par exemple, le centre du trouble, c'est de ne pas réussir à commencer ou à terminer des tâches, que ce soit quelque chose de difficile ou faire la vaisselle. On a un cerveau tout aussi performant que n'importe-qui, mais un chat aux commandes: si tu te dis "bon c'est l'heure de bosser un peu" et ton cerveau veut courir après des oiseaux ou se lécher l'anus, c'est fichu pour le boulot.

Aussi, toute la douleur du truc, c'est de se savoir capable de plein de choses, qu'on n'arrive pas à faire. Alors la pire chose qu'on peut entendre c'est "tu es juste différent", "you are enough", c'est la société qui veut que tu arrives à quelque chose, en fait tu es juste différent, accepte-toi tel que tu es. Parce que merde, c'est pas la société qui a dit que je devais poursuivre des études ou apprendre des langues étrangères ou pratiquer un sport: c'est moi. Au contraire, la tendance dans le monde actuel, c'est plutôt de considérer que ces choses sont des privilèges, voire oppressives, moralement répréhensibles, surtout pour des femmes : on est juste censées avoir des expériences vécues et des opinions informées par elles, et devenir, je sais pas, une girlboss pour pouvoir acheter plein de chaussures.

Par contre je suis entièrement d'accord avec toi que c'est beaucoup trop stigmatisé. Mais je suis un peu perplexe devant l'effort de tout dé-pathologiser, ce qui vient justement à stigmatiser le fait d'être malade et, d'ailleurs, j'aimerais bien que les gens aillent plus souvent consulter - le puissent, parce que c'est très mal remboursé - et juste essaient de reconnaitre et maitriser le truc, parce que je vois trop de monde souffrir dans son coin, en se disant que ce sera toujours comme ça, et que s'ils aillent voir un psy ils deviendront "officiellement fous".

Après, je pense que c'est éthiquement problématique de vouloir à tout prix "guérir" dans le sens de rectifier ou effacer. Mais il faut reconnaître que ce sont des états qui sont handicappants, au-delà du fait d'être stigmatisés par la société. Très concrètement, si je me casse une jambe et quelqu'un me dit "c'est cool, pas besoin d'aller chez le médecin, tu es juste différemment ambulatoire, à la société de t'accepter", je n'apprécierais pas. Le cerveau, c'est plus complexe, mais c'est pareil. Juste parce que ça fait mal psychiquement plutôt que physiquement, du moins en premier lieu, ça ne change rien sinon.
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PaulineIl y a 3 ans
Bien-sûr tu as tout à fait raison mais je pense que par tolérance et acceptation elle fait référence aux troubles mentaux spécifiquement et donc au fait (ou du moins je le lis comme ça, étant moi-même concernée) que même sous traitement comme l’est sûrement celui de Lise, le trouble bipolaire est toujours là et fait corps avec notre personnalité. C’est une maladie trop liée au psychisme pour qu’on puisse la détacher de soi comme on peut le faire avec une jambe cassée - même si bien-sûr on ne se réduit pas à ce trouble, on l’accepte et c’est tout.
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HelleIl y a 3 ans
Oui, on est d'accord, et du coup je suis un peu gênée par ma propre comparaison avec la jambe cassée, sauf que ça souligne le côté réellement handicappant du problème.

Ce qui me gêne, c'est un certain discours qui vient principalement des sciences humaines et qui va parler de neurodiversité et de neurotypique: j'emploie parfois le premier terme comme euphémisme, mais c'est toujours cette idée qu'on serait une sorte de page blanche sur laquelle gribouille la société, en nous corrompant, comme si toute la complexité de nos vies se résumait à une seule équation toute simple, ou à une fausse complexité de diagrammes de Venn qui se chevauchent entre eux.

Alors qu'il y a de réelles questions éthiques, philosophiques, etc. là-derrière. Avec plusieurs autistes dans ma famille, ça leur rend réellement la vie difficile, et pas seulement parce que leurs comportements sont parfois mal pris par les gens autour d'eux, quoique ça en fait partie. Et en même temps, les changer, ça reviendrait quelque part à effacer la personne qu'ils sont.

Et mon cerveau aussi, je le connais bien maintenant, il m'embête souvent, il ne tient pas en place, il raconte sans cesse des blagounettes même au pire moment, mais je n'aurais pas envie d'en changer. Si on me donnait un médicament qui pouvait le faire ralentir un chouïa pour que je puisse fonctionner normalement, sans modifier le fonctionnement de base, ce serait top. Genre, je ne voudrais pas arrêter d'avoir de la synesthésie par exemple. Mais en même temps, c'est bien l'anatomie de mon cerveau qui me donne la concentration d'un prout de moucheron, et ça, c'est pas la société qui en décide.

Et à vrai dire, je pense que ce discours sociologique va tout à fait dans le sens de l'austérité économique, au moins dans ses manifestations les moins subtiles.
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AKIl y a 3 ans
Tres fort.
J'espere que l'effet du texte sera aussi enorme sur Lise, que sur nous autres.
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HelleIl y a 3 ans
Lise, il me semble que j'avais lu une interview avec toi ou un témoignage, à propos de la bipolarité, mais je ne sais plus où. En tout cas, tu fais un travail important avec ce genre d'article: c'est rare de réussir à décrire l'expérience de façon aussi éloquente et précise, et de trouver des témoignages personnels sans se plonger dans les réseaux sociaux.

Et la chimie du cerveau, c'est vraiment quelque chose. Je pense que le fait de reconnaitre ce qui est en train de se passer, c'est déjà très important - pour se distancier de ce que raconte cette partie du cerveau dans ces moments-là. Mais ça n'enlève rien à l'intensité de la vague.

Je précise que je ne suis pas bipolaire, mais j'ai aussi un petit cocktail de joyeuseté en terme de santé mentale: principalement le tdah, qui est souvent mal diagnostiqué comme étant de la dépression, parce que superficiellement ça peut ressembler, vu que c'est aussi paralysant, ça a des effets similaires mais pas tout à fait pareils sur la gestion du temps, voire sur l'hygiène, voire sur les comportements autodestructeurs. J'ai aussi le cerveau qui m'envoie des rafales de tweets haineux, ou juste des pensées extrêmement gore, parce que tout ce qui passe par ma tête y passe avec un girophare et une sirène, et j'ai du mal à choisir ce sur quoi je vais me focaliser. Ce qui fait qu'en même temps que mon cerveau me fait "LOL KYS loser" en boucle il me passe également un petit air funky tiré de je ne sais où, un peu comme il me fait travailler mon vocabulaire japonais dans la nuit au lieu de me laisser dormir (alors que, pour avoir discuté avec un ami dépressif, aucune musique guillerette n'accompagne ses dépressions, juste une profonde nausée et un sentiment de futilité par vagues, seule "lumière" dans un brouillard sinon total et poisseux, dans lequel on peut à peine bouger).

Le truc qui m'avait beaucoup parlé dans ton témoignage, c'était de vouloir garder les hauts et ne supprimer que les bas... parce que, mine de rien, ces états de désespoir et de dégout ont leur contrepartie et, d'ailleurs, même l'intensité des mauvais moments a un certain attrait, pour un cerveau qui cherche à tout prix son susucre d'adrénaline ou de dopamine. Quelque part, j'ai un peu peur que guérir ou maîtriser la situation, ça impliquerait de réfléchir totalement différemment, voire d'être quelqu'un d'autre. Et c'est un peu là le cadeau empoisonné de ces états : on a une certaine distance avec le fait d'être soi-même - ce qui n'est pas forcément mal, c'est de toute façon à relativiser - mais on peut avoir tendance à accorder le crédit de ce qu'on accomplit à son troll interne, et finalement à se fondre et à s'identifier totalement avec la maladie.

Ce qui fait que c'est franchement super de trouver des textes comme celui-ci, parce que dans l'état actuel des choses, en général on ne trouve des témoignages que sur les réseaux sociaux, voire des mèmes, et ça a son prix qui est, souvent, de renoncer à se faire soigner et de s'identifier à la maladie, un vrai sable mouvant où on peut finir par s'engloutir.
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MaridomehIl y a 3 ans
Bonjour,
Êtes-vous suivie et avez-vous un traitement pour votre TDAH? Mon fils a le même problème que vous. L' hyper activité de son cerveau le rend fou. Il a de très grandes capacités intellectuelles et a pu aller jusqu'au bout de ses études de médecine mais, cette impossibilité de se concentrer est très handicapante pour lui.
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HelleIl y a 3 ans
Oui, j'ai longtemps juste géré la chose moi-même sans réellement savoir ce qui m'arrivait, et là je vois une neuropsychologue, avec un psychiatre prévu dans quelques mois, à voir s'il me propose un traitement autre que la thérapie comportementaliste. D'ailleurs, comme votre fils sans doute, je compense pas mal de choses avec la douance, mais ça reste assez handicappant. Et la douahce aussi comporte elle-même des ressemblances au tdah, sans parler du stress et des trouble du sommeil qui résultent de ces deux choses et qui... partagent aussi des symptomes avec le tdah. Donc le cocktail reste épuisant: je me retrouve dans un cycle de fatigue mentale, que je n'arrive pas à justifier parce que j'ai "rien foutu" alors que si, j'ai maintenu le niveau de vie de quelqu'un qui n'a pas de trouble neuropsychiatrique, je gère un boulot à plein temps et des activités intellectuelles à côté, sans couler à pic. Le problème de la douance aussi, c'est qu'aucun de nos accomplissements ne nous semble remarquable, ce qui fait qu'on se sent complètement couillon la majorité du temps, et on se torture mentalement quand on reçoit des compliments parce qu'on se dit "mais en fait c'était facile, donc la personne est juste surprise que même une crétine comme moi y arrive". Et quand on merde c'est la ca-ta-strophe, genre si je fais plusieurs petites bourdes de suite je peux me retrouver dans un état émotionnel lamentable (un peu comme une version de ce que Lise décrit ici, mais ça dure plutôt 20 minutes - une heure). Bon, faut dire que je me remets aussi d'une expérience professionnelle pas top avec une chef qui était une p*tain d'ogresse et se mettait derrière moi en faisant "mais con-cen-trez-vous!!! vous cherchez toujours des raccourcis!!!! faites les choses dans l'ordre!!!". Bref.

En plus j'ai longtemps considéré que j'étais juste atteinte de parressite aigüe et que je n'avais qu'à faire un effort (c'est cliché avec les tdah). Mais c'est surtout avec la lecture que je me suis rendue compte que mon seuil de compréhension de ce que j'arrive à lire n'a pas beaucoup de limites (je suis quand-même arrivée en doctorat dans les humanités ), mais ma capacité à me concentrer est quasi inexistante. Je suis tombée sur les BD de ADHD Alien qui me parlaient pas mal, surtout celui sur la fonction exécutive, et puis j'ai passé des tests cognitifs et, en fait, mon score global d'attention semble moyen, mais à l'intérieur de celui-ci: attention partagée, quasi toujours un score de 100% ; concentration : quasiment rien du tout. Et les gens autour de moi qui me disent tout le temps "mais ralentis, fais une chose à la fois": en fait je dois faire le contraire.

J'ai un succès limité avec des trucs que je fais pour persuader mon cerveau que, si, si, ce gros bouquin est un bon susucre trempé dans de la dopamine, et accessoirement s'il consent à me laisser faire la vaisselle il recevra un chocolat chaud. Et apparemment l'huile omega 3 aide un petit peu, mais bon, ça reste un trouble neuropsychiatrique. Avec une série de symptômes où les gens font "mais ça arrive à tout le monde heu t'es pas plutôt une grande stressée toi?" quand on les décrit, et après quand on lâche prise deux secondes et qu'ils se manifestent réellement on se fait engueuler.

Donc ouais c'est vraiment handicappant pour pas mal de raisons. Mais bon votre fils devrait déjà être fier de gérer ça au minimum, surtout pendant une pandémie, en faisant des études de médecine, franchement chapeau!
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MaridomehIl y a 3 ans
Merci pour votre réponse. Je reconnais mon fils dans tout ce que vous dites. Il a vu plusieurs psychologues, essayé l'hypnose, le GABA, etc. Il pense se résoudre à aller voir un psychiatre (médicaments, donc). En espérant trouver le moyen d'apaiser son cerveau sans trop le ralentir (c'est le risque). 🤷🏼‍♀️
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HelleIl y a 3 ans
Oui c'est un peu ça le hic, moi non plus j'ai pas envie que mon cerveau cesse d'essayer de me parler japonais en même temps qu'il pense à 50 trucs différents. Un cerveau tdah, c'est plutôt marrant sous certains aspects. Mais j'aimerais juste qu'il arrête un peu de le faire pendant la nuit, ou qu'il me laisse rédiger des commentaires de moins de 2000 mots (lol).

Et en fait, le trouble de l'attention, c'est la partie de l'iceberg qui se voit. Le docteur Russel Barkley par exemple parle plutôt d'un "déficit d'intention", parce que c'est un peu ça : c'est les fonctions exécutives qui sont touchées, donc on sait généralement ce qu'on a à faire, et avec un cerveau normal, on arrive à mettre en pratique ce qu'on sait, avec un tdah on se regarde faire. Donc à voir si les médicaments agissent plutôt sur les fonctions exécutives, en leur permettant de faire leur job.

D'ailleurs pas mal de tdah ont tendance à s'automédicamenter avec le café ou l'alcool (voire pire), et ce que j'ai constaté avec l'alcool par exemple, c'est que ça ralentit tout un chouïa de manière à rendre ce qui se passe dans ma tête exploitable et communicable - et le café, ça a un effet calmant, parce qu'on rattrape un peu son cerveau. Le souci avec l'alcool et d'ailleurs le café aussi, c'est que ça transforme peu à peu les tripes en bocal de cornichons, alors que les médocs sont a priori pensés pour ne pas avoir cet effet. Enfin on va espérer.

D'ailleurs je pense qu'en France on prescrit différentes sortes de methylphénidate, donc un stimulant soigneusement dosé, ce qui doit forcément être mieux que juste enchainer des cafés assez forts pour y dissoudre la cuillère (qui, moi? jamais!).

En tout cas bon courage à votre fils s'il décide de voir un psy: c'est une décision difficile à prendre, d'autant plus pour un tdah. Moi-même j'ai mis 6 mois à décrocher le téléphone pour prendre rendez-vous: c'est déjà toute une gymnastique pour se décider à passer un coup de fil lambda. Et d'ailleurs, risque d'y avoir des questionnaires déjà en aval de l'obtention du rendez-vous: ils veulent simplement s'assurer qu'on est au bon endroit, et là on m'a annoncé un questionnaire de 30 pages: ils veulent cibler un peu plus l'auto-description. Voire, ils peuvent demander à un proche de remplir également le questionnaire quand c'est possible. Bon courage à lui!
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MaridomehIl y a 3 ans
Bon courage à vous également ! Merci pour toutes ces informations. Bonne journée !
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anjeIl y a 3 ans
Bonjour Lise, Je ne voudrais pas faire psychologue de "bazar", aussi c'est juste un témoignage que je pose ici. Rien de plus. A vous lire J’ai l’impression que vous évaluez vos réalisations à l’aune de celles des autres ou de leur regard. (Désolée si je me trompe et ce n’est évidemment pas un jugement. J’aurais tendance à faire de même, de temps en temps, mais moins souvent en vieillissant.) Votre métier vous expose à ce regard et c’est peut-être aussi ce qui vous stimule. Si c’est ça je vois comme un double paradoxe, un peu comme cette phrase de Duras « tu me tues. tu me fais du bien ». Dans mon souvenir, je crois que j’ai éloigné le regard de l’autre en écrivant au marqueur sur le mur face à mon bureau « je suis unique ». Mal écrit sur l'instant, mal effacé des années plus tard, l’empreinte de ces mots reste dans ma rétine alors que j’ai mis il y a déjà un moment quelques 300km de distance entre moi et ce mur. Et quand je pourrais m’approcher du sombre, je réactive la vue de ce mur. Un genre de méthode coué... On pense à vous.
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WABIl y a 3 ans
« le moindre contact charnel prend la douceur de l’acide » . Vous touchez à l’universel. Un geste, un mot, un ton et nous tombons tous dedans.
Mais vous taillez vos phrases : c’est fin et pointu. Bravo
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ChrystebIl y a 3 ans
Je me suis levée tard, embourbée de mes excuses... A Mesdames! MERCI! Je suis reconnaissante. MERCI LISE et amour et courage.
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jickyIl y a 3 ans
pour "relativiser", Lise, tu peux te dire au moins qu'on passe toutes(tous?) à des degrés bien moindres bien entendu, par des phases un peu similaires. Mais à ce stade, l'écriture est en effet salvatrice, ne serait-ce que parce qu'elle permet de faire comprendre aux autres ce que c'est de le vivre aussi intensément. L'écriture fait, j'imagine, partie des "remèdes". Bon courage!
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SarahTheSwissSealIl y a 3 ans
C'est si bien décrit et doit être tellement dur à vivre... Merci de le partager, c'est très précieux!
Ma souffrance est un peu différente de la tienne, je souffre de traumatismes et vis donc très mal les conflits et la désapprobation d'autrui. Il m'arrive régulièrement de sombrer dans un tourbillon de désespoir et de penser que tout est irrémédiablement gâché - ma vie, mes amitiés, ma relation avec mon mari... La thérapie m'a beaucoup aidé et aujourd'hui j'arrive souvent (mais pas toujorus) à m'arrêter face au gouffre et à respirer un grand coup. Je pense qu'on a vraiment du mérite, nous les cabossés (si tu me permets de t'inclure dans cette description), de travailler si dur à être meilleurs et vivre bien.

Je t'envoie beaucoup d'amour et te remercie pour tout ce que tu fais!
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BabethIl y a 3 ans
Bonjour Lise,
Merci pour ce partage poignant. J'imagine que tu le connais, mais j'avais vu cet épisode de la série "Love" avec Anne Hathaway où elle joue une femme bipolaire. L'épisode est écrit par une femme bipolaire, donc j'imagine que cela doit être assez réaliste. (PS je recommande la série entière j'ai adoré)
https://www.nytimes.com/2019/10/18/style/anne-hath...
C'était la première fois que je voyais ce qu'est vraiment la bipolarité, et cela me touche énormement de lire ton récit aujourd'hui. J'aimerais juste te dire : merci de nous offrir une fenêtre sur ce que tu vis, cela doit être très difficile. Je suis heureuse de savoir que tu as une famille aimante, sur laquelle tu peux compter et que ton écriture te permet de continuer à te battre, de continuer à créer et à faire vivre l'artiste en toi.
Ta vulnerabilité et ton courage sont inspirants.
Belle journée à toi
Babeth
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HeLNIl y a 3 ans
Chère Lise,
Tu es bouleversante, je te l'ai déjà dit. Mon commentaire sera bien pauvre à coté de la puissance de ton texte. Je voulais simplement te dire que ne comprends pas comment tu arrives à si bien (d)écrire, tu as sur moi un pouvoir quasiment mystique, quand je lis certains de tes textes, je vis et ressens ce que tu dis, je vois les scènes comme si je les vivais de l'intérieur et en spectatrice en même temps, c'est absolument fascinant et surtout totalement et exclusivement réservé à tes récits (pourtant je suis une très grosse lectrice.) Bien sûr je n'arrive pas à poser correctement les mots sur tout ça, mais sache que ton écriture a un effet extrêmement particulier sur moi, que tu es une grande autrice. Et pas besoin d'avoir écrit un livre pour être un grand auteur, tes archives ici suffisent à s'en convaincre. Par ailleurs, je peux t'assurer que tu avances aussi brillamment que Charlotte, Géraldine, et Mathilde que je crois avoir identifiées (je ne vois pas qui peut être Alice par contre, peu importe !)
TDM ne serait pas ce qu'il est si tu ne souffrais pas de cette maladie, j'en suis intimement convaincue, même si je ne sais pas si c'est d'un quelconque réconfort pour toi que de le lire. J'ai dans mon entourage quelqu'un qui souffre de bipolarité, et tu me permets de mieux la comprendre, cela est extrêmement précieux. Merci pour ce que tu es. Je t'embrasse fort.
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JoanaIl y a 3 ans
Um grande abraço , Lise.
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RosaIl y a 3 ans
Je vous lis depuis 10 ans, mais n'ai jamais commenté. Je voulais vous dire aujourd'hui que je suis sincèrement désolée que vous traversiez d'aussi sombres périodes. Je vous espère entourée et aimée dans cette épreuve. Je vous souhaite le meilleur, sincèrement.
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LucieIl y a 3 ans
Je te lis aussi depuis plus de 10ans.

En grandissant, j'ai désaimé la mode. Mais je suis toujours ici car c'est si Grand de te lire :

Aussi bien ces épisodes si sombres, que tes souvenirs, des instants de grâce du quotidien, ou des images glânées sur le web que tu nous partages.

C'est si fort de voir l'émotion que tu suscites chez nous.
Je te souhaite force, courage, et t'embrasse <3

PS : Pourras-tu parler de l'écriture un jour?
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Lise (TDM)Il y a 3 ans
Merci Lucie :)

L'écriture ? Je ne crois pas avoir beaucoup à dire sur le sujet :/
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ZeilaIl y a 3 ans
Je n'ai pas de mots, Lise. Mais il faut vraiment vous remercier aujourd'hui. Et vous conseiller de vous nourrir de nos totems éphémères - nos avis, nos retours - pour faire façe à la prochaine marée.
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ClarisseVIl y a 3 ans
"Totems éphémères", j'adore l'expression :D
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ZeilaIl y a 3 ans
Merci, Clarisse.
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ClarisseVIl y a 3 ans
Incroyablement bien écrit ... Je le relirai, dans mes moments sombres, me sentir relié à d'autres personnes qui vivent le même genre de choses fait du bien. Je voudrais ne plus culpabiliser de ça, mais me sentir fière de vivre et de construire une super vie, en dépit de la maladie mentale (pour ma part troubles anxio-depressifs...). On est des warriors :D
Ps : je suis toujours très touchée par la façon dont tu parles de ton fils, c'est une magnifique relation que vous avez l'air d'avoir ;)
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matchingpointsIl y a 3 ans
C'est franc et sans aucune complaisance ! Encore un témoignage bouleversant
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PatriciaIl y a 3 ans
Quelle claque! On est emporté avec vous dans ce chaos, on imagine combien cela doit être douloureux, inexorable, angoissant...c'est précieux de savoir comment ceux qui souffrent de ces troubles, souffrent justement. J'aurais plein de questions à poser, mais ce n'est pas le but...je me laisse porter par ce récit si puissant, encore et encore. Prenez soin de vous quand même, malgré tout
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EdithIl y a 3 ans
Chère Lise,

Ne crois pas que tu es incapable de tenir un projet sur le long terme. Ce merveilleux site est la preuve que ce n'est pas vrai. Tu l'as créé en 2007 (J'ai vérifié) et aujourd'hui, presque 15 ans après, il est toujours là, alimenté avec goût et avec passion. Je te suis depuis la première heure et ce site est toujours pour moi une excellente source d'inspiration. Après toutes ces années j'ai toujours le même plaisir à lire tes articles (j'adore ta plume et ton humour) et la même curiosité m'anime chaque jour avant d'ouvrir ta page ("que va-t-elle nous montrer aujourd'hui ?" ).
Tu peux être fière de ce projet que tu as su brillamment mener à bien depuis tant d'années. Peu de gens seraient capable d'un si beau résultat.

Prends bien soin de toi!
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JulieIl y a 3 ans
En écho: Le mal de vivre de Barbara
Tout mon courage.
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lucieIl y a 3 ans
Que dire de plus qui n'ait été écrit par tes lectrices et lecteurs... La même émotion à la lecture de tes mots, la même envie de te dire "courage, sois forte, ça va passer" et surtout la même admiration pour tout ce qui fait ce blog, la mode, la beauté mais pas seulement... Merci Lise, et surtout, ne te déprécie pas, tu as un talent fou
Prends bien soin de toi, de Julien et du petit Charles qui a une chouette maman
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VirginieIl y a 3 ans
Merci...
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SashaIl y a 3 ans
Mon premier réflexe, c'est d'essayer de te"sauver" en te demandant si tu as déjà un kinésiologue...heureusement le deuxième réflexe arrive...je n’essaie pas d'intervenir, je te lis, t'écoute, t'accueille et te remercie. Je crois que je peux dire que ce témoignage t'amplifies aux yeux et cœurs de toutes et tous qui te lisons :)
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Isabelle DELACOURIl y a 3 ans
Chère Lise,
Cette maladie, qui est souvent nommée bipolarité ces dernières années, peut aussi être de la dissociation post-traumatique.
La bonne nouvelle, c'est que les avancées des neuro-sciences permettent d'en mieux comprendre les fonctionnements, notamment grâce aux IRM.
Il existe quelques thérapeutes formés à la prise en charge spécifique qui permet d'améliorer nettement le quotidien des ceux qui en sont victimes.
C'est notamment en France la psychiatre Muriel Salmona qui contribué à faire connaître cette pathologie et son traitement.
Votre récit est un témoignage incroyablement valeureux, je souhaite de tout coeur que vous trouviez le bon interlocuteur, pour vous aider à sortir de cet enfer.
Très sincèrement
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MaridomehIl y a 3 ans
Ces symptômes peuvent aussi être la conséquence d'une intolérance alimentaire...
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ValérieIl y a 3 ans
Oh mon dieu. ça a l’air terrible et tellement difficile à vivre! Je suis impressionnée par ton courage à relater ce vécu, de cette façon. C’est une véritable mise à nu. Cela me permet de comprendre mieux ce que c’est, ce que tu vis, ce qu’est concrètement la bipolarité. Bravo!
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ladyjajaIl y a 3 ans
"Le poids des mots, le choc de la photo" ... ! Votre écriture est dense, vibrante, intense et la photo qui l'illustre est pour moi un choc visuel aussi parlant que votre texte ... rien n'est montré et tout est vu sous le voile noir de cette superbe "mater dolorosa" !
Rien n'est perdu ... votre sens artistique et votre talent d'écrivaine à venir sont toujours là et bien là !
Chère Lise, bon vent à vous !
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SylvieIl y a 3 ans
L'auto dépréciation est une des nombreuses souffrances de ton mal et la soixantaine de commentaires élogieux sous ton post n'y changera rien hélas. Mais ils te permettront de t'y accrocher comme à un radeau. Parce ce que ce que tu as construit n'est pas une illusion, c'est réel. Je ne suis aucune des filles que tu cites, mais toi je te suis depuis longtemps, comme beaucoup de tes lecteurs. Et c'est parce ce que tu as un angle singulier, sur la mode évidemment, mais aussi sur la façon d'accomplir ta vie. Et cela sans donner de leçon. Tu ne juges pas, tu n'assènes pas tes vérités parce que tu sais que le bonheur est fugace, tu témoignes juste de ton vécu. Et ça, je crois que c'est une force. Puisque tu aimes les livres, et que tu aimes comprendre, je te conseille "Un quinze aout à Paris" de Céline Curiol. C'est un livre émouvant d'une précision millimétrique fascinante sur le ressenti de la dépression, une véritable anthologie littéraire et scientifique de ce mal, dont ont soufferts une multitude d'écrivains. Je t'embrasse, courage.
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CorineIl y a 3 ans
Ohh ... terriblement bouleversant. Mais moi je n'ai pas les mots ...
De tout coeur, magnifique talentueuse !!
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CélineIl y a 3 ans
Ce texte est très touchant. Bouleversant même.
Et si bien écrit.
Bon courage à vous. Et merci pour ce partage.
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