À contre-courant de son époque, Thierry Mugler a su dans les années 80 renouveler la mode en proposant des silhouettes fortes, dotées d'une élégance quasi architecturale. Il délaissait ainsi les canons stylistiques de l'époque, encore emprunts de la touche hippie seventies.
Il propose alors aux femmes des vêtements ultra graphiques, sublimants et accentuants une féminité forte, dominatrice et séductrice. Le couturier est en recherche permanente, tant pour les coupes que dans l'innovation de matières : ses ateliers deviennent des terrains d'expérimentation, tandis que la femme est soumise à mille fantasmes futuristes. Il inaugure les défilés/shows, et offre ainsi à ses créations composées de PVC, métal ou cuir un écrin à leur hauteur.
En 1992, la Chambre Syndicale de la Haute Couture lui ouvre ses portes : Mugler intègre alors le cercle très fermé des couturiers parisiens et invente des modèles plus proches de l'oeuvre d'art que du vêtement. L'homme d'ailleurs à des passions multiples, et petit à petit exprime sa créativité par différents médias. Il réalise des clips vidéo, collabore avec des artistes tels que Mylène Farmer et crée des costumes pour la Comédie Française.
En 2000, ses activités annexes à la mode prennent le dessus et Mugler se retire de la scène parisienne. Cependant, son nom continue de faire partie de notre paysage médiatique grâce à la sortie de différents parfums.
Mais en juillet 2008, la maison Mugler prépare son grand retour. En effet, la griffe - adulée par Jerry Hall et Diana Ross - fera partie du calendrier des défilés Haute Couture. Sous la direction de Rosemary Rodriguez, 21 modèles sortiront des petites mains de chez Thierry Mugler. Reste à savoir si la styliste parviendra à s'inspirer de l'esprit de la maison sans le caricaturer, sans le présenter sous verre et sans jouer les rétrospectives, mais bien plus en le pensant au présent…
Par Lise Huret, le 06 juin 2008
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