
Collections haute couture automne/hiver 2017 : 6 coups de coeur
Plus que la magie Chanel (qui à force de se répéter ne parvient plus à m'émerveiller), ce sont les créateurs qui prirent des risques et affichèrent une belle sincérité qui m'ont le plus touché lors de la semaine de la haute couture parisienne. Passage en revue de mes principaux coups de coeur...

Les robes tissées main de Viktor & Rolf
En utilisant en tant que matière première des fines bandes découpées dans des pièces/tissus issus de leurs anciennes collections, Viktor Horsting et Rolf Snoeren relient le passé et le présent via un habile stratagème visant à sublimer l'un en le faisant renaître à travers le second. Semblant issu d'une collection de fin d'année d'un talentueux élève de la Saint Martins School, le résultat charme par sa dimension artisanale et ses volumes couture (voir ici et là).
La magie graphique d'Iris van Herpen
Si l'on s'attarde souvent sur les élans futuristes d'Iris Van Herpen visant à faire de l'impression 3D un artisanat couture à part entière, il ne faudrait pas oublier la capacité de la créatrice à imaginer et concevoir des modèles plus "traditionnels", dont le raffinement graphique et la fragilité délicate n'est pas sans rappeler le génie créatif de feu Alexander McQueen. On pense notamment à cette diaphane robe rayée aux circonvolutions hypnotisantes.

Le néo-Schiaparelli
Difficile lorsque l'on s'empare des archives d'Elsa Schiaparelli ne pas succomber à une délicieuse littéralité, tant l'univers fantaisie de la créatrice est jouissif. Oui mais voilà, si la citation est ici de mise, il demeure néanmoins nécessaire de réinterpréter l'esprit de la griffe si l'on veut pouvoir lui offrir un écho contemporain. C'est ce que parvient à faire ici Bertrand Guyon - tout du moins pour une partie de la collection - en imaginant une robe bleu marine à la fois sensuelle, novatrice et finement guerrière et en twistant sa teinte classique par une broderie espiègle. Mais aussi en concevant une doudoune Sailor Moon (bien que celle-ci évoque plus Paul Poiret que Schiaparelli).
Dior : en attendant Maria Grazia Chiuri
S'il apparaît un brin plus classique que les collections couture présentées lors du règne de Raf Simons, l'opus Dior Couture imaginé cette saison par Lucie Meier et Serge Ruffieux n'en manque pas moins de panache. Leur ré-interprétation - aussi sensuelle que chaste - de la petite robe noire se révèle en effet brillante, tandis que la simplicité luxueuse de leur jupon flou bordé d'or affiche une nonchalance éthérée des plus fédératrices.

Le smoking revu et corrigé par Riccardo Tisci
En s'emparant d'un gimmick stylistique très en vogue actuellement (à savoir le port de la robe sur le pantalon), Riccardo Tisci livre cette saison une version ethno-glamour du smoking. Gainé de plumes et serti d'une myriade de sequins argentés, le bustier immaculé arboré par Kendall Jenner dégouline sur le pantalon carbone de l'intéressée, tout en laissant apparaître ce dernier via une large fente prenant naissance haut sur la taille. Le résultat, s'il ne s'avère pas vraiment novateur, n'en demeure pas moins néo-élégant. Nul doute que cette silhouette se retrouvera rapidement sur les tapis rouges...
La princesse d'Ulyana Sergeenko
Incontournable, le concept de la robe de princesse ne peut laisser indifférent les créateurs, qui finissent tôt ou tard par s'y confronter (avec plus ou moins de réussite). Ulyana Sergeenko ne fait pas exception à la règle en imaginant cette saison une longuissime toilette rose scintillante pour héritière rebelle. Avec son encolure décalée, son dos nu volontairement trop grand et ses manches ballon floues, cette création parvient à afficher un charme insolent tout en s'affranchissant de toute niaiserie.
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Par Lise Huret, le 07 juillet 2016
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