
Gucci : Défilé croisière 2017
Après New York, c'est cette fois-ci à Londres - et plus précisément au sein de l'abbaye de Westminster - qu'Alessandro Michele a choisi de dévoiler l'opus Gucci Resort 2017. Une collection à la fois gorgée d'effluves britanniques et saturée de fantaisie guccienne…

Ode à l'Angleterre
Si certains créateurs choisissent de délocaliser leur défilé croisière dans des lieux sublimes sans réellement intégrer dans leur collection l'influence de ces derniers, ce n'est assurément pas le cas d'Alessandro Michele, qui présenta au sein du cloître de l'abbaye de Westminster un opus Gucci croisière 2017 infusé de références british.
Il faut dire que celui qui déclara récemment "English culture is in a way very close to my beautiful chaos" n'eut pas à se forcer pour s'immerger au sein du patrimoine anglais et de la pop culture locale.
Difficile ainsi de dresser une liste exhaustive des innombrables clins d'oeil que fit l'actuel chouchou de la fashion sphère à la patrie des Beckham et de Kate Middleton, entre jeans bleachés, pull aux couleurs de l'Union Jack, toilettes de bal victoriennes, broderies kitsch, trench-coat camel, bottines plateformes Spice Girl, puppies en pagaille (voir ici, ici et là), robe en soie époque Thatcher, kilt, motifs pour service à thé, tartans, références aux looks "Balmoral" de la reine et mini-jupe punk.
Sans parler de son subtil hommage à la prêtresse du punk couture qu'est Vivienne Westwood, sous la forme d'une ample robe de bal en tartan ornée d'un fauve brodé...
La grammaire Alessandro Michele
Les effluves pop, punk, kitsch et grunge du défilé ont beau porter le sceau de la couronne anglaise, cette collection croisière n'en demeure pas moins 100% "michelienne". Il est ainsi impressionnant de constater que quel que soit le thème abordé, Alessandro Michele parvient systématiquement à y mêler sa propre grammaire, consolidant de show en show le nouvel ADN Gucci.
Sans surprise, on retrouve ainsi ses pièces fétiches qui le suivent d'une collection à l'autre et qui ont tendance à rendre hystériques les Gucci's girls (bombers texturés, modèles estampillés d'animaux (brodés ou imprimés), sac Gucci paré des fantaisies du moment), mais aussi sa propension à penser ses silhouettes comme un mille-feuille d'influences racé.
On note par ailleurs que s'il célèbre aujourd'hui le grunge british et le punk outrancier, rien au sein de sa collection n'est réellement trash ou destroyed, bien au contraire : chaque silhouette se voit nimbée de cette désormais fameuse patine Gucci où glitter, bonne humeur, excentricité et outrance chatoyante viennent gommer toute potentielle mélancolie ou aspérité.

Le culte des accessoires
Difficile lorsque l'on contemple une collection d'Alessandro Michele de ne pas être frappée par l'attention toute particulière portée aux accessoires, tant ces derniers irradient de fashion appeal et donnent envie d'être arborés dans l'instant. Malheureusement, leur haute densité en fantaisie les condamne à être consommés avec modération (et en solo), sous peine de voir leur coquetterie perdre en impact.
Parmi la pluie de mignardises prêt-à-porter imaginée par Michele, on retiendra cette saison la casquette/turban chatoyante (à porter avec un look sobre bleu marine), les sandales perlées à studs (qui auront l'avantage de mieux tenir le pied que les fameuses mules GG), les immenses lunettes deux en un, les babies/mocassins/brogues, les lunettes de soleil parées de délicats feuillages, les grands fourre-tout en cuir brodé ainsi que les chapeaux pour élégante maniérée, sans oublier les foulards et les multiples bagues.
Les petites choses à retenir

Gucci et moi
Il m'aura fallu un certain temps pour comprendre que la débauche de références, de détails et de couleurs inondant les collections d'Alessandro Michele n'était pas un simple gimmick à visée commerciale, mais plutôt la transcription sincère de l'imagination volubile du créateur. Mais aussi que pour apprécier son travail à sa juste valeur, il me fallait l'appréhender en deux temps.
Désormais, je commence ainsi par me laisser chambouler par les silhouettes, par leur allure et par l'énergie qui en émane. Les mannequins sont alors pour moi autant d'acteurs éthérés et - paradoxalement - chatoyants qui m'invitent au sein d'un univers fantasmé où mode et individualité fusionnent pour le meilleur. Puis le défilé prend fin, la magie s'estompe et le principe de réalité reprend ses droits.
Dans un second temps, je prends le temps d'observer en détail les différents looks proposés et réalise que prises séparément, les pièces se révèlent souvent parfaitement portables. Il faut dire que chez Gucci, l'accent est davantage mis sur la sophistication des détails que sur la complexité des coupes.
Pour ce qui est de cette saison, si je trouve le stylisme de la collection Resort 2017 un brin indigeste, je n'en prends pas moins plaisir à décortiquer les cadavres exquis esthétiques qui l'émaillent...
PS : Le designer devrait inciter les street-styleuses, "it" girls et autres influenceuses à ne pas porter de Gucci en total look, tant cela peut vite tourner à la caricature...
Par Lise Huret, le 06 juin 2016
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D'un côté c'est très bien pour ceux ou celles qui n'ont pas pu acheter les pièces qu'ils convoitaient sur les précédents shows et de l'autre, ça permet aux autres de ne pas se ruer chez Gucci pour attendre quelque chose de nouveau.
C'est bien pour Michele, Gucci est redevenu à la mode, c'est festif et tout et les vêtements redeviennent importants chez Gucci mais je trouve que ça peut très vite lasser et finalement, une fois que l'oeil est habitué, ce n'est plus vraiment choquant ou visuellement frappant.
Il me rappelle le Galliano du début des années 2000 ou un ersatz de Lacroix...en version beaucoup plus pragmatique.
La robe Westwood est ma pièce préférée de la collection.